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Contrôle des pulvérisateurs « Nous sommes loin des chiffres espérés »

D’ici 2013, près de 350.000 pulvérisateurs doivent passer au contrôle technique. Pour éviter les embouteillages, les délais sont échelonnés selon les numéros de Siren des exploitations. L’échéance pour le premier groupe était fin mars mais moins de 10.000 machines auraient pour l’instant été contrôlées... Le point avec Vincent Polveche, directeur du GIP pulvés (groupement d’intérêt public).

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Près de 350.000 pulvérisateurs seraient
en sevice dans l'Hexagone. (© DR)
Terre-net Média : La première échéance a-t-elle été respectée ?

Vincent Polveche : Il y a beaucoup de retardataires. On estime en effet que moins de 10.000 pulvérisateurs ont pour l’instant été contrôlés. Certaines machines concernées par cette première échéance faisaient sans doute partie de celles qui ont déjà subi un diagnostic en 2007 ou 2008, mais on est tout de même très loin de ce qu’on pensait…

TNM : Quelles sont les raisons d’un tel retard ?

V.P. : La raison majeure c’est qu’on remet toujours au lendemain ce qu’on aurait pu faire hier ! En début d’année, il a, en plus, beaucoup gelé donc les agriculteurs n’ont pas pu sortir leurs pulvérisateurs puis il y a eu un peu d’embouteillages, notamment dans les régions où il y a peu d’organismes telles que le Sud-Est, mais beaucoup s’y sont surtout pris trop tard. L’information a pourtant été bien relayée mais les contrôles ont toujours un aspect un peu « rebutant ». Certains craignent qu’on leur demande des milliers d’euros de travaux alors que c’est faux puisque l’état d’origine de la machine est pris en compte. D’autres espèrent ne pas être contrôlés…

TNM : Les risques de contrôles sont pourtant importants…

V. P. : Oui car, en plus des contrôles spécifiques sur les pulvérisateurs, la vérification de bon respect de cette nouvelle obligation intègre désormais tous les autres contrôles. Donc tous les agriculteurs qui sont en démarche qualité risquent par exemple de se voir retirer leur agrément s’ils n’ont pas respecté le contrôle pulvé.

TNM : Quels conseils donnez-vous aux agriculteurs ?

V. P. : De se mettre en règle au plus vite. Ceux qui n’ont pas d’organisme de contrôle près de chez eux peuvent se rapprocher de leur réseau habituel. Un contrôleur ne fera en effet pas 500 km pour une seule machine, mais les concessionnaires, distributeurs de produits phytosanitaires, centrales d’achat, chambres d’agriculture et fédérations de Cuma peuvent organiser des semaines de contrôle.

TNM : Que donnent les contrôles ?

V. P. : Jusque-là, à peu près un tiers des appareils ne passait pas le contrôle, et la moitié des deux autres tiers subissait des petites réparations immédiates. Mais ces proportions évoluent sensiblement. Nous constatons en effet que les organismes d’inspection envoient des messages préventifs aux agriculteurs afin qu’ils vérifient eux-mêmes certaines fonctionnalités avant le contrôle. L’objectif est de limiter le nombre de contre-visites. Leur philosophie n’est pas de sanctionner et de revendre des contre-visites, mais d’essayer que ça se passe bien du premier coup.

TNM : Quand est la prochaine échéance ?

V. P. : Le 31 décembre prochain. Elle concerne les exploitations dont les deux derniers chiffres du numéro Siren (ou les 8e et 9e chiffre du n° Siret) sont compris entre 20 et 39.

Pour en savoir plus, lire aussi : « Attention, première échéance fin mars »

Et pour vous accompagner, un groupe d’experts de la pulvérisation a rédigé une fiche d’aide à la réalisation d’un pré-contrôle par l’agriculteur lui même. Une fiche téléchargeable sur le site du Bureau de coordination du machinisme agricole : www.bcma.fr.

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